Découvrez le dernier film publicitaire « Trembled blossoms » (à traduire littéralement par bourgeons/fleurs frissonnant(e)s ») de la marque Prada . Cet essai artistique poético-mystico-cocorosien semble avoir voulu dépasser les codes usuels de la communication de luxe afin de toucher son public.
Le résultat est assez étonnant puisqu’il donne lieu à un véritable court métrage créatif et construit sous forme d’histoire. Miuccia Prada explique en effet qu’ « il devient de plus en plus difficile d’attirer l’attention des journalistes. Ils attendent non pas des informations mais qu’on leur raconte des histoires. »
Le style graphique mêle Art Nouveau, hallucinations très « Dalisantes » et on pense bien entendu à la Tentation de Saint Antoine de Jérôme Bosch. Le tout est soigneusement « packagé » d’effets spéciaux réalisés par un spécialiste qui travaille avec Spielberg.
Bref, on sent derrière une forte envie d’associer la marque à un style mythologique sulfureux : Prada devient la boite de pandore, la marque qui révèle la femme tentatrice, érotique jusqu’à la boucle de son sac à main si baroque et chiadé. Froide et mercurielle à la façon des mannequins de luxe habituées aux podiums, elle est difficilement assimilable à la femme originelle. Mais bon, on veut bien se faire à l’idée qu’une vestale ressemble à un mannequin anémique et iodé…
Enfin, « Trembled Blossoms » reste ce qu’il est : c’est-à-dire une vidéo lancée sur Internet. Il n’a rien à voir avec la performance artistique, mais il a le mérite de faire parler de lui. D’abord lancé sur Internet via YouTube, il s’est fait connaître sur les blogs dédiés à l’Art et au Cinéma. Puis, l’effet buzz a parfaitement fonctionné. Le film a été visionné 200 000 fois et les magasins vendant le sac Prada à 2 250 $ mis en avant dans le spot ont été littéralement dévalisés en quelques jours.